Ernest Lavisse
BnF Gallica. http://gallica.bnf.fr/ark:/12148/btv1b9021552m?rk=42918;4
Ernest Lavisse naît le 17 décembre 1842 à Nouvion-en-Thiérache dans l’Aisne, et meurt le 18 août 1922 à Paris.
Professeur et historien, il est reçu à l'École normale supérieure en 1862, agrégé d'histoire (1865). Appelé dans le cabinet de Victor Duruy il devient en 1868 un des précepteurs du prince impérial. Après la défaite, Lavisse séjourne trois ans en Allemagne. Il y étudie les origines de la Prusse et prépare ses deux thèses : De Hermanno Salzensi ordinis Teutonici magistroet La Marche de Brandebourg sous la monarchie ascanienne. Ce thème devient sa spécialité.
Il retourne en France en 1875, sous la Troisième République. Au départ hostile à ce nouveau régime, la crise de 1877 le conduit à s’y rallier. Suppléant de Fustel de Coulanges à la Sorbonne(1880-1883), professeur adjoint (1883), titulaire en 1888, année où il succède à Henri Wallon (1812-1904) dans la chaire d'histoire moderne. En 1904, il est nommé directeur de l'École normale supérieure et le demeure jusqu'en 1919. Élu à l'Académie française en 1892, il dirige la Revue de Paris à partir de 1894.
Il est l’auteur de nombreux ouvrages d’histoire destinés à la jeunesse : les célèbres petits manuels surnommés « Petit Lavisse » destinés à l'enseignement primaire comme la Première Année d'histoire de France. Lavisse y prêche avec simplicité le culte de la République et le patriotisme. Ces petits livres sont une révolution pédagogique dans leur forme : les documents sont adaptés à l’âge des élèves, avec des illustrations, des sources, des citations. Le manuel Lavisse, imprimé dès 1884 à des millions d’exemplaires, annonce en couverture : “Tu dois aimer la France, parce que la Nature l'a faite belle, et parce que l'Histoire l'a faite grande.”
Ernest Lavisse écrit avec clarté et contribue ainsi fortement à la diffusion des valeurs républicaines tout en réconciliant la France de l’Ancien Régime et la France de la Révolution.
Les manuels Lavisse restent en usage plus de trente ans après la mort de leur auteur, en 1922. Mais jugée trop nostalgique, trop naïve, et peu compatible avec le développement de l’esprit critique des enfants, sa vision de l’histoire tombe en désuétude dans les années 1960.
Il prend part à la réforme et à l'administration de l'enseignement supérieur et coordonne de grands ouvrages collectifs : douze volumes de l'Histoire générale du IVesiècle à nos jours (publiée en codirection avec Rambaud), dix-sept volumes de l'Histoire de France illustrée depuis les origines jusqu'à la Révolution (1900-1912), neuf volumes de l'Histoire contemporaine de la France (1920-1922).
Il entre au Conseil de l’Ordre le 10 juin 1904 et quitte l’institution en 1919. Il est alors remplacé par Lucien Poincaré, frère du président de la République. Parallèlement il est conseiller de plusieurs ministres de l’instruction publique.