Prosper Mérimée
Vous connaissez sûrement les romans de Prosper Mérimée (1803-1870), mais vous ignorez peut-être qu’il a joué un rôle déterminant dans la sauvegarde du patrimoine français. Découvrez l’histoire de ce grand officier de la Légion d'honneur.
Né dans une famille bourgeoise, Prosper Mérimée étudie le droit et les langues. Habitué des salons littéraires parisiens, publie dès 1824 ses premiers écrits dans des revues. Il se fait alors remarquer grâce à ses nouvelles d’inspiration « romantique » qui sont ensuite réunies dans des ouvrages. Ses textes, lui vaudront d’être élu à l’Académie des inscriptions et belles-lettres et à l’Académie française en 1844.
En 1834, Prosper Mérimée devient inspecteur général des Monuments historiques, une fonction qu’il occupera jusqu’en 1860. Il succède à Ludovic Vitet qui avait déjà commencé à dresser des listes d’édifices d’intérêt historique et architectural mais c’est lui qui structure réellement cette profession. Pendant plus de 25 ans, il parcourt la France pour recenser les bâtiments remarquables, décrivant avec précision, dans sa correspondance, l’état souvent préoccupant de nombreuses constructions. Il réalise également des croquis de monuments dont certains ont aujourd’hui disparu.
Il s’interroge alors sur les méthodes de restauration, notamment sur la façon de déterminer quelle phase de construction doit être privilégiée. Il sera à l’origine de plusieurs restaurations majeures du XIXème siècle comme celle de la cathédrale Notre-Dame de Paris par Eugène Viollet-le-Duc. Il redécouvre également plusieurs chefs-d’œuvre oubliés, telles que les peintures murales dans la cathédrale du Puy-en-Velay.
S’il est parfois critiqué pour ses décisions arbitraires, Prosper Mérimée a dressé le premier inventaire des monuments français. Il a également permis la sauvegarde de plusieurs édifices capitaux.
Devenu sénateur en 1853, il est élevé au grade de commandeur puis à la dignité de grand officier en 1866.
En 1978, est créée Mérimée, une base de données du patrimoine monumental et architectural français de la Préhistoire à nos jours, la continuité de ses travaux. En octobre 2020, elle regroupait plus de 320 000 notices.