Les personnes morales décorées

Le code de la Légion d’honneur de 1962 et les textes qui l'ont précédé n’ont jamais prévu l’attribution d’une décoration à des personnes morales. Cependant Napoléon prend l’initiative pendant les Cent-Jours de nommer dans l’Ordre trois villes (Chalon-sur-Saône, Saint-Jean-de-Losne et Tournus) pour leur résistance à l’invasion de 1814. Napoléon III décerne ensuite et pour la première fois la Légion d’honneur à des unités militaires. Au XXe siècle sont décorées quelques écoles civiles (entre 1929 et 1939, à l’exception de l’école coloniale d’agriculture de Tunis, décorée en 1950). Enfin, des organisations comme la Croix Rouge française, ont été décorées après la Seconde Guerre mondiale.

Dans l’immense majorité des cas, les personnes morales sont décorées pour faits de guerre, le plus souvent à la suite de la Première ou de la Seconde Guerre mondiale, mais aussi parfois au titre de la guerre franco-prussienne de 1870 ou des guerres de la Révolution et de l’Empire. En 1905, la ville de Saint-Dizier est même décorée pour avoir résisté au siège de l’armée de Charles Quint en 1544. Quelques décorations sont cependant attribuées pour des motifs civils. Le bataillon de sapeurs-pompiers de Lyon a ainsi été décoré après la catastrophe de Fourvière en 1930, au cours de laquelle dix-neuf de ses membres ont perdu la vie en tentant de secourir les habitants menacés par un glissement de terrain.

Les personnes morales ne suivent pas la progression des grades dans l’Ordre et restent "chevalier". La réforme du code de la Légion d’honneur en 1962 exclut en principe toute nouvelle nomination d’une personne morale, le général de Gaulle souhaitant privilégier une « élite vivante ». Cependant quelques rares nominations ont eu lieu depuis. Le décret précise alors que la nomination se fait « à titre très exceptionnel ».

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